Yoshinao Nanbu.
Yoshinao Nanbu, est né en 1943 à Kobe, préfecture de Hyogo, au Japon. Il a grandi dans un milieu où le Budo est une tradition familiale. Pour ne remonter qu’à son arrière-grand-père, il était un Sumoka célèbre (Yokozuna), couvrant de nombreuses pages de la riche histoire de sumo japonais au Ryokugikan, la maison du Sumo à Tokyo.
À l’âge précoce de cinq ans, Yoshinao Nanbu, a commencé avec l’apprentissage du Judo au Dojo de son père, qui entraînait les forces de police de Kobe. Après quelques années, il a également commencé à étudier les armes japonaises (kendo, iaido, battodo) avec un oncle. Son autre oncle était gradé également en judo et sa mère experte en Naginata !
À l’âge de 18 ans, quand il a été admis comme étudiant à temps plein à l’Université des sciences économiques à Osaka, il y a découvert le karaté. À ce moment le Shito-ryu était le karaté pratiqué dans la région de Kansaï. Il a suivi les enseignements des Sensei Tani et Tanaka.
En 1963, il remporte le titre de Champion universitaire par équipe, bat Akiyama, très célèbre par KO (c’était autorisé à l’époque), et est proclamé meilleur combattant de l’événement dans lequel il y avait 1250 concurrents.
À la suite, d’avril 1963 à mars 1964, il est devenu capitaine entraîneur de l’équipe universitaire du club de karaté de l’université d’Osaka.
Henry Plée (1923-2014), un pionnier du Karaté français et européen, fondateur en 1955 de son Dojo : Karaté Club de France aussi connu sous le nom « Dojo de la Montagne Sainte-Geneviève » dans le centre de Paris invite Yoshinao Nanbu, qu’il a vu au dojo de Tani sensei, une des figures les plus fortes du karaté japonais, ainsi qu’un capitaine d’équipe de karaté japonais.
Yoshinao Nanbu y enseigne le judo le matin, l’aïkido l’après-midi et le Karaté le soir ! En 1964, capitaine du club, il gagne le championnat de France par équipe. En 1965 il gagne la coupe de France en individuel. Il gagne la coupe d’Europe en individuel et gagne également en 1966 la coupe internationale de Canne.
Yoshinao Nanbu est retourné au Japon en 1968. Il voulait enrichir sa technique et sa connaissance du Budo. Précisément au cours de cette année exactement, son professeur Chojiro Tani lui a confié la mission de développer le Karaté Shukokai en Europe et d’organiser les championnats du monde de ce style. Il remplit cette mission avec un énorme succès et rompit dès le lendemain de ces championnats avec le Shukokai.
Le Shukokai était un karaté très orienté vers la compétition, ce que Yoshinao Nanbu avait apprécié un moment donné. Mais ce style lui parut ensuite trop rigide, et il préféra éviter d’utiliser la force contre la force, esquiver, pour contre-attaquer plus fort. En désaccord avec Tani Sensei il a été obligé de partir, et à 27 ans, il a créé sa propre méthode et l’a appelée Sankukai.
Mais il avait déjà prévenu ses élèves que ce serait une étape vers quelque chose d’autre.
Déplorant toujours trop de rigidités dans les mouvements, il déclare dans une interview à la revue Karaté au début du Nanbudo : « Les mouvements syncopés et rigides sont remplacés par des gestes naturels, souples, le rythme est beaucoup plus coulé. On recherche l’harmonie par des mouvements circulaires. Le cercle absorbe la force du partenaire et l’associe à la nôtre ».
Son insatisfaction durait également depuis qu’il avait arrêté la compétition. Il écrit dans son livre, Les techniques yin du Nanbudo1, après le rappel des compétitions auxquelles il avait participé : « Je n’avais plus rien d’autre à prouver, j’ai cherché autre chose. Et j’ai cherché sans cesse comment faire pour acquérir un mental fort. J’ai créé des exercices pour recevoir l’énergie du Ki et j’ai élaboré les sept forces qui sont fondamentales pour renforcer l’esprit, pour se convaincre encore et encore de sa force de courage, de discernement, etc. et finalement si je regarde en arrière, aujourd’hui je suis mille fois, dix mille fois plus fort qu’avant. »
Le Nanbudo est né en 1978.
Depuis la création de Nanbudo en 1978 Yoshinao Nanbu Doshu Soke a continué d’affiner son art en se rendant régulièrement dans le monde entier pour diriger des séminaires Nanbudo dans différents pays.
Il est décédé le 28 avril 2020 en ayant légué le Nanbudo et mis en place une Fédération Mondiale de Nanbudo et pris un certain nombre de dispositions pour que le Nanbudo puisse continuer à vivre, se développer et évoluer.
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